Session Low-tech jour 3 - 08/07/2022


D'après la prise de note faite en direct par La Myne (merci !!)

Low-Tech, levier de renouvellement des imaginaires - 8 juillet

Contexte

Session low-tech du Forum des usages coopératifs de Brest


Ces prises de notes ont été initiées spontanément par des participants aux sessions, selon des pratiques exercées à La Myne et chez Konsilion ingénieries.

Contribution à la prise de notes et mise en forme : Emmanuel Laurent, Florence Le Nulzec, William Brenaud, Alexandre Gaultier, Nicolas Brémond (si vous contribuez, ajoutez votre nom!)

Présentation des intervenants

Animé par Hugues Aubin

Intervenants : Christelle Gilabert, Ariel Kyrou
Olivier Audet (KonkarLab ) est excusé

Christelle : a commis des articles de la low-tech et qui questionne le contexte et les impacts dans la société.

Olivier Audet : responsable du service Usages Numériques CCA Concarneau et Directeur au KonkarLab , intervention dans la fabrication / réparation du bateau “Nomade des mers”.

Ariel Kyrou : écrivain et lecteur de science fiction. Production de dystopies sur des sujets dont ce qui se rapproche des low-tech.

Echanges avec la salle
Retour de William sur la conférence du mercredi

William Bernaud : est intervenu sur la première séquence de la session low-tech : "Contextes et approches Low-Tech " avec Nicolas Brémond (Konsilion ingénieries), Emmanuel Laurent, Alexandre Gaultier et William Bernaud (La Myne - laboratoire citoyen Lyonnais et Coexiscience), Yves Quéré (UBO Open Factory).
Le terme low-tech se développe de plus en plus avec une difficulté pour définir le concept. Aujourd’hui, on arrive à une liste de termes, de critères, … . Or il ne faut pas chercher à figer ce terme. Il y a un enjeu politique par la façon dont on définie les valeurs autours de ces critères.
Fait-il chercher à féréder un mouvement autour de valeurs vlaures et partagées ? faut il privilégier la diversité ? j’ai tendance à penser que ces deux enjeux sont en tensions, et qu’il faut paradoxalement pourtant tenter de les articuler.
Il y a un mouvement d’institutionalisation en cours) : l’ADEME avec ses appels, l’appel de la Région Bretagne (via la vidéo de Laurence Fortin présentée mercredi en session), il est donc d’autant plus nécessaire de chercher à clarifier ce que l’on entend par ce terme.
Réactions
  • Hugues: danger de l’institutionalisation ? peux-tu préciser les avantages et les inconvénients ? y a t’il des risques d’exclusion ? …
  • William: il y a une vigilance à avoir. Les enjeux politiques sont bien présents. La low-technicisation est aussi un terme qui arrive. Il y a un risque clair de pertes de diversité. La low-tech porte, ou en tous cas selon moi et un certain nombre d’acteurs, la notion de politique (au sens d’une re-politisation des choix techniques en société, qui ajourd’hui échappent aux processus démocratiques).
  • Hugues: risque de figer les low-tech comme des aspects opérationnels et une addition de réponses à des besoins
  • William : s’interroger sur les besoins, est ce que sont vraiment des besoins et quel projet de société cela dessine ? il faut aller plus loin. Il y a un projet politique sous-jacent. Qu’est ce que serait une société qui viserait à ce que tous ses choix techniques soient subordonnés à la satisfaction des besoins de tou.te.s, en y intégrant les écosystèmes et les générations futures ?
  • Emmanuel : il y a aussi risque de récupération par la société marchande, déja en train de se produire. Il n’y a pas de solution miracle mais la conscience est nécessaire.
  • Alexandre Gaultier : on a aussi parlé d’outils (dans son sens large : grille, évaluation,…) à la session de mercredi. Nous avons échangé il y a qq jours avec un docorant, Aurélien Béranger, qui en thèse sur ces sujets. Il va écrire un article pour décrire les jeux de pouvoir, des recommandations.
  • Delphine : enseignante en école d’ingénieur et en lien avec low-tech for refugees. La low-tech est un projet de société. Vouloir figer la low-tech autour de techniques comme le rocket stove est réducteur ! Le système capitaliste s’approprie cette notion et l’absorbe. Le risque est énorme. Il s’incrit dans un courant du XIXe siècle.
  • Hugues : l’aspect politique est important même si les actions de terrain, évoquées à la session précédente sont aussi essentielles.
  • Florence : la Myne a une pratique de documentations des échanges. Il y a aussi du plaidoyer qui est fait pour documenter des systèmes low-tech. Des pad ouverts à la contribution pour partager et enrichir. C’est le cas aussi pour les sessions low-tech du Forum.
  • Hugues : La Myne est une “communauté d’écrivain publics d’intérêt public”
  • Ariel : les low-tech doivent porter le fait de modifier le projet de société et pas juste adatper/changer les techniques.
  • Hugues : Il y a aussi la question explorée avec le Humanlab “le besoin est aussi important que le désir, voire le désir est plus important”. Rendre désirable une démocratie est bien plus puissant que de couvrir seulement des besoins.

Intervention de Christelle

Très bonne transition autour du désir
Les low-tech souffrent de l’image des techniques anciennes et de l’histoire du progrès technologique.
C’est profondement ancré : désir de puissance, désir d’abondance (démultiplier les ressources), désir autour de la sécurité (?)
On a cherché à faire de la technologie quelque chose de standradisé, occidentalisé, rationalisation, optimisation, performance,… sans prendre en compte les cultures locales. Il y a clairement une uniformisation.
Derrière cette impression de puissance, on aboutit une culture très pauvre.

3 problèmes :

  • “Technosolutionnisme” : voir les positions des gouvernements actuels, dont Elisabeth Borne que nous parle d’innovation technologique, etc.
  • Déterminisme technologique : effacement des pouvoirs de decision. “C’est le progres”. Les citoyens sont écartés des choix et prises de décisions. C’est notamment très porté par le numérique et son développement ces dernières années.
  • Colonisation massive des technologies par le numérique : le numérisation a donné l’impression d’avoir une forme de solution ultime malgré l’usager du numérique pour supporter des luttes et des formes de contestation il y a plus longtemps.

Le terme low-tech est utilisé aujourd’hui mais d’autres termes, plus anciens, ont aussi existé avec des auteurs comme Illich, Mumford, … cela constitue un héritage massif qui est un peu oublié par les faiseurs.
La low-tech vient réhabiliter le fait qu’il y a non pas une trajectire mais une multitude de possibilités et de trajectoires qui viennent de différentes cultures, de différentes pratiques (ingénieurs, chercheurs,citoyens, sur le terrain) et d’époques. Vient imaginer d’autres façons de faire de la technique dans les usage,s la conceptin, la fabrication,…
Besoin de “desingenierisation”, déconstruire ces imaginaires, demasculiniser, etc.
Les enjeux de la low-tech sont de recréer d’autres imaginaires et de le relocaliser sur des territoires alors que la technique actuelle est hors-sol.

Réactions

  • Delphine : il y a une appétence de certains éleves ingenieurs, mais ce n’est pas le cas partout par tous les ingenieurs. Ce n’est pas aussi tranché et massif. Il y a aussi des résistance de certains enseignants.
  • Christelle : il s’agit de desingenierisation les techniques mais pas les low-tech. Il y a aussi beaucoup d’astuces et de savoirs.
  • Thierry : je viens du monde de l’éducation populaire. Il y a une certaine altérité. La low-tech permet de lutter contre une dictature comme une puissance de la richesse, du savoir, du pouvoir.
  • Hugues : le propos de Christelle montre que l’on peut choisir, en tant qu’individu, ce que l’on fait croitre. Le low-tech est peut-être un mot valise qui va permettre aux individus de se rassembler autour de projets, de réalisations.
  • (C’est pas facile de retranscrire la pensée de Hugues tellement y a des enchainements! Il manque un morceau! :-)

  • Reprise de Christelle

Points de crispation : les low-tech sont assimilées à quelque chose du passé, avec la représentation d’un retour en arrière et d’une perte de progrès. Alors que des techniques actuelles sont considérées comme le confort moderne, et pourtant elles sont en fait basées sur des approches annciennes (cuisson, couverts pour manger,…).
Voir le travail Paléoénergétique par l’Atelier 21 : aller chercher des brevets du passé, des développements historiques avec l’idée qu’il y a des usages à y retrouver pour aujourd’hui.
Il y a aussi les travers Patriarcaux.
La communauté de Calafou en Espagne qui travaille sur de la réappropriition des techniques avec une approche, pour faire rapide, de la faire de la low-tech féministe ou des infrastructures féministes. Voir en particulier les écrits de “Spider Alex”. Travail autour de la réhabilitation des techniques insibilisées et de ses usagers.
  • Hugues : il faudrait aussi parler des rapports avec le vivant non humain. Voir aussi les travaux d’Alexandre Monnin avec les démarches de fermeture des écosystèmes techniques et de redirection…
Redevelopper des savoirs locaux. Voir aussi l’activiste Margarita xxxx. parallèle entre souveraineté technique et souvenaireté alimentaire.
  • Christelle : Travailler aussi pour arrêter la binarité Hightech et low-tech. Ce n’est pas faire absolument de la low-tech mais faire de la technologie autrement.

  • Note manu : certaines tech devraient être low-tech ou plutot résilientes
  • Hugues : voir aussi les approches de “technologies adéquates”
  • Christelle.: technologie LT est un terme “Franco Francais”. En Espagne, on utilise le terme de “techno appropriées”. Art et culture doivent être mobilisés autour de ces imaginaires. Les films, séries, actuelles ont des vecteurs puissants d’imagenierie. L'imaginaire autour de l’écologie est très mal traité par le cinéma, notamment sur des angles catastrophiques. Les low-tech et l’écologie devraient etre intégrés comme “décors” ou contextes des films. Les acteurs de “Plus belle la vie” devrait avoir des toilettes sèches !
Christelle part attraper son train

  • Intervention d’Ariel

Il y a un imaginaire dominant. La fiction est une matière à penser et il y a des tas d’exemples.
  • Exemple 1: texte de 1955 de Marion Zimmer Bradley xxxxx titrexxxx. Cosmonautes qui sont partis vers une étoile L’alpha du centaure. Plusieurs générations se succèdent et ils reviennent sur terre 200 ou 300 ans après. Ils ne reconnaisent pas la terre et le monde. La terre est devenue un monde de technique. Tout est technique même les pratiques. La fiction véhicule “une technologie heureuse” ce qui n’est pas le cas dans ce livre. Dans l’histoire, il y un accident et la personne est sauvée par un avion qui vient la chercher et l’emmene pour la soigner. Dans ce cas, la HighTech permet de sauver. Ce texte n’a pas perdu une ride aujourd’hui et pourrait être actualisé
  • Exemple 2: auteur Philippe K Dick. Total recall, blade runner, … ont été inspirés par Dick et il est largement pillé par le système hollywoodien. Il imagine un monde qui monte à 84°C avec ses conséquences. Le roman se passe dans un bevatron avec un faisceau xxx. Le personnage central est un ingénieur et un accident fait que des personnages vivent dans le corps d’autres personnes. On rentre dans l’univers des autres.
Dialogue avec un enfant “qu’allez-vous construire ?” des fusées, non un phonographe ! (extrait du livre “l’oeil dans le ciel” à ajouter)
- Exemple aussi de "John Brunner"dans son livre “Sur l’onde de choc”. Utopies Dyspoties deconnectées du réseau électrique central mais peuvent s’y connecter.
On a besoin de ces exemples pour construire nos imaginaires.
voir aussi Li-cam (collection eutopia) qui a écrit dans un recueil. Collection résolution. Sur une ile dans un monde effondré, mise en scène d’une communauté avec des personnages d’origne diverses. Parmi les techniques, il y a la technique dans le théatre. Les techologies comme l’IA sont détruites mais une personne psychologie est en fait une IA.
  • Autre exemple autour d’une Europe de la transition. Etre décarboné est devenu une pression sociale.
Aujourd’hui, on a le sentiment de vivre dans une dystopie. Il y aura des morts (!).
Patrick Penicaud (Les Arpenteurs de Ciel): “pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué” comme diraient les shadock. Proposition d’inverser la pyramide de Maslow.
  • Hugues : chacun est assigné à un rôle, l’ingenieur qui décarbone par exemple… Le secteur de la culture n’est pas comme les autres. L’individu de la culture n’a pas a créer ou à aboutir à quelque chose et peut penser en dehors du bocal. Il faut recréer de la biodiversité de visions (intervention mal traduite)
  • Ariel : le monde de la culture est poreux et accepte d’être pollinisé.
  • Hugues : il est nécessaire de ne pas rester que sur de la technique mais d’intégrer la culture.


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